Ernst Levy
aan
Thea Vermeulen-Diepenbrock
Morges (Zwitserland), 15 maart 1967
15 mars 67
Chère Amie,
Votre lettre m'a bouleversé, comme bien vous pensez. Je n'ai pas pu écrire plus tôt, car pendant des mois j'ai été sans pouvoir lire ni écrire, suite a une opération de la cataracte. C'est seulement maintenant que je reprends un peu les habitudes de la vie ordinaire.
L'état de Thys doit être quelque chose d'affreux .. on ne peut rien dire qui vaille.... seulement vous souhaiter la force. Je comprends tellement bien ce que vous dites au sujet de la symphonie. Bien entendu, vous l'aimerez! Ce n'est pas elle qui a tiré sur les forces vives de Thys − tout au contraire − c'est pouvoir encore écrire qui l'a soutenu si longtemps − et il ne s'est pas sacrifié à elle − il a érigé en monument ce qu'il sait des SOURCES − et c'est pourquoi cette musique, comme vous dites, est radieuse.
Je doute que nous puissions ici entendre Hilversum − mais je mettrai tout en œuvre pour l'essayer. J'attends de vous les indications précises: jour, heure, et surtout longueur d'ondes.
De tout cœur à vous −
Ernst Levy
Verblijfplaats: Amsterdam, Bijzondere Collecties UvA