MATTHIJS VERMEULEN

Componist, schrijver en denker

19480927 Matthijs Vermeulen aan Donald Van der Meulen

Matthijs Vermeulen

aan

Donald Van der Meulen

Amsterdam, 27 september 1948

Amsterdam

Heerengracht 330

le 27 septembre 1948

Mon cher petit Donald,

Il faut absolument qu'aujourd'hui je t'envoie quelques mots. Ça me poursuit déjà depuis plusieurs journées. Depuis ta lettre où tu avais inclus les lettres aimantes de Trudi, qui m'ont très touché, et depuis la précédente où tu m'annonces avec un enthousiasme bien motivé les premiers pas que ta Clarisse a faits dans la cuisine de sa grand-mère, tu n'as plus eu de moi de réponse. Et tu dois te demander ce qui est arrivé!

Rien. Tu peux être tranquille. Tout va bien. Aussi pour Thea, que les dix jours de vacances ont entièrement rétablie. Il y a seulement que mon livre touche à son terme, et que plus j'approche de la fin moins je peux m'en séparer, et donner une heure à un travail ou un souci qui m'éloigne des pensées dont je me trouve hanté. Tu me pardonneras cela.

Donc pas de nouveau. J'ai écrit à un banquier (de Thea) avec qui nous sommes en pourparler pour t'envoyer provisoirement cent florins par mois. Ce n'est pas le Pérou! Mais cela t'aidera pendant quelque temps à te reposer, à te guérir complètement, et à voir les choses avec certaine tranquillité. J'ai mis au courant de ceci également le Père Christian. Je n'ai pas encore de réponse du banquier. Mais il nous faudra avant peu l'adresse définitive du domicile où tu vas te fixer. Cela ne presse pas, puisque les bureaux qui accordent ce genre d'autorisations (d'envois d'argent) sont lents. Mais un de ces jours ça peut arriver, et il faut y penser.

Tes deux dernières lettres m'ont donné beaucoup de joie. Trudi est un vrai trésor et t'aime bien. Tâche de mériter ce cœur, de ne pas seulement lui faire de petits ou de grands plaisirs, mais de lui ôter toute cause, toute raison de peine et de souci! Nous ne t'avons plus expédié de paquet, d'abord parce que tu pèses assez (!!), mais surtout parce que cela voyage si longtemps que nous n'étions pas sûrs que cela t'atteindrait encore à ton logis actuel. Dès que tu auras déménagé nous t'en enverrons un nouveau.

Alors attends que je sois libre pour t'écrire une bonne et longue lettre. Entre temps écris-moi. J'espère bientôt apprendre de toi que cette période d'épreuves s'est heureusement terminée. Nous pensons très souvent à toi, Trudi et ta merveille de Clarisse. Je t'embrasse fortement, et Thea aussi t'envoie un baiser,

ton

Thys.

J'y joins deux des trois lettres touchantes de Trudi. Merci de me les avoir laissé lire.

Je serai impatient ces jours-ci d'avoir de tes nouvelles.

Des paquets que nous avons expédiés à Trudi, nous n'avons plus eu signe! pas encore un mot. C'est très embêtant, surtout pour en envoyer d'autres, ne sachant pas s'ils arrivent.

Verblijfplaats: Amsterdam, Bijzondere Collecties UvA