MATTHIJS VERMEULEN

Componist, schrijver en denker

19490511 Donald Van der Meulen aan Matthijs Vermeulen

Donald Van der Meulen

aan

Matthijs Vermeulen

Parijs, 11 mei 1949

Paris le 11-5-49

Cher Thys, chère Théa

Chère Odile,

Cette semaine j'ai encore beaucoup bricolé mais ce soir je ne me sens pas bien dispos à travailler encore après 6H30 comme je le fais bien souvent depuis que je veux pour Trudi et Clarisse faire une petite remorque à mon vélo dont je vous ai déjà parlé. Un bon ouvrier m'aide en cela et bientôt ça sera fini: je pourrai le dimanche étendre mon rayon de promenade (et réduire aussi mes frais) et faire connaître plus à Trudi notre belle Île de France.

Naturellement ça me coûte des heures supplémentaires mais les heures de réjouissance compenseront plus tard bien ce sacrifice que Trudi à qui je n'ai encore rien dévoilé, trouve bien dur. J'ai l'intention un samedi d'inviter Trudi à Paris avec Clarisse pour venir me chercher après mon travail et nous repartirons ensemble par la route l'après-midi – Naturellement c'est une remorque tout ce qu'il y a de plus confortable! ...

Dimanche dernier nous sommes allés à pied à La Celle ST Cloud. Nous avons vu la rue de Vindé et toute la belle nature fleurissante à l'environ qui est bien plus belle que celle de Louveciennes pour nos deux goûts –

Trudi se porte très bien sa grossesse se développe vite – Je l'aime plus encore pour la deuxième fois qu'elle est mère. Mon Dieu! que c'est beau une mère – combien digne d'amour et de témoignage de tendresse. Il est un sentiment profond et beau que l'on sent près de cet être. Près de la femme plus encore – et combien aurait on voulu le sentir plus aux jours où l'on pouvait témoigner encore de cet amour qui ne brûle pas si beau qu'aujourd'hui. Ce n'est pourtant l'approche de la fête des Mères qui me fait tant penser à la mienne. C'est bien souvent Trudi – Déjà le jour où je fis sa connaissance elle eut un regard d'elle. J'avais retrouvé une étincelle –

Enfin je ne veux pas rester dans cette diversion consolatoire [–] je veux t'offrir, Miaw pour ce jour de fête, ce qui me restait d'un bouquet de muguet du 1er Mai, de quelques pétales trouvées sous le porche de l'église et d'une feuille de mon jardin le tout pour Fofo pour qu'elle voie que son fils l'aime beaucoup.

Je t'embrasse bien fort ainsi que Théa et Odile.

Bons baisers de Trudi.

Donald.

Clarisse va très bien.