MATTHIJS VERMEULEN

Ernst Levy

aan

Matthijs Vermeulen

Bennington (Vermont, USA), 14 oktober 1947

Bennington College

Bennington, Vermont

le 14 octobre 47

Mon Très-Cher,

Tu n'imagines pas la joie que m'a causé ta lettre. Pour y répondre, je ne saurais mieux faire, ce me semble, que de t'annoncer ma seconde visite, en mars prochain. J'ai, en effet, retenu pour mon retour en Amérique, une place sur le "Niew Amsterdam", quittant Rotterdam le 26 mars. Je viendrai en Hollande deux-trois jours à l'avance, de sorte que l'on puisse se voir un peu plus amplement. J'espère seulement que tu pourras t'arranger à être assez libre ces jours-là – en tous cas, tu as le temps de prévoir – tu ne me diras pas que j'arrive à l'improviste!!

Je pars de New York le 18 décembre, sur le "De Grasse", resterai quelques jours à Paris et irai ensuite à Bâle, où je dois diriger, les 8 et 9 janvier, l'enregistrement à la radio de ma Dixième (la "diatonique", tu sais!!). Tu pourras donc, si tu as envie ou si la nécessité t'y oblige, m'écrire à partir du début de janvier à Bâle, Eulerstrasse 80.

En rentrant ici, au printemps dernier, j'ai écrit un concerto pour violoncelle, et quelques fanfares à trois voix de trompettes. Je te montrerai cela. Mais c'est encore diatonique – tu vas me renier!

Et toi, tu vas bien, la vie t'est douce, et tu as "pondu" un livre important – que je suis heureux de tout cela! Bien entendu, je veux emporter un exemplaire – ou mieux: deux – de ton livre. Je le ferai traduire pour mon usage personnel, par un mien ami qui entend ta langue. Je suis quasiment frétillant d'impatience!!

Je suis heureux qu'il y ait notre amitié. Nous me plaisons, so to speak...!!!

Je n'ajoute rien aujourd'hui: on "causera". Mais lance-moi un petit mot pour que je sache que celui-ci t'est parvenu – ce serait trop vexant si je m'amenais et que tu sois justement parti "en tournée"!

Embrasse ta charmante femme pour moi (ne t'en déplaise!),

et crois-moi, sempre lo stesso –

E L

Verblijfplaats: Amsterdam, Bijzondere Collecties UvA