MATTHIJS VERMEULEN

Componist, schrijver en denker

19621130 Roland en Marcelle Van der Meulen aan Matthijs Vermeulen

Roland en Marcelle Van der Meulen

aan

Matthijs Vermeulen

Saumur, 30 november 1962

Saumur, le 30 Novembre 1962

Mon cher Theys,

chère Théa et Odilia,

Votre carte, ta lettre, me sont encore parvenus à Saumur. Merci de tout cœur de si bien penser à moi. C'est toujours un grand réconfort et une preuve d'affection en même temps, dont on a tant besoin au cours de cette vie si mouvementée, si trépidante, où tout va de plus en plus vite, qu'il est presque obligatoire de laisser passer des actes, des faits comme cette anniversaire qui reste pour moi toujours comme une joie profonde. Je me souviens de ceux, passés, ceux de ma jeunesse, ceux de plus tard et chaque fois c'est ton c'est votre réconfort, qui est présent. Je me souviens que ta mère, ma grand-mère ne nous oubliait jamais. J'ai conservé ses cartes que j'aime à revoir. C'est tout un passé qui s'envole chaque fois qu'il se renouvelle. Mais la vie de chaque jour ne nous apporte-t-elle pas beaucoup de joie avec le reste et celles que l'on obtient par nos efforts, nos peines, notre courage accumulé, nous l'aimons davantage.

Ainsi en est-il de notre logis qui n'est pas totalement achevé, mais qui ne saurait l'être (1 mois, 1 mois ½). Naturellement, il y a des surprises, voire des mécomptes, mais à chaque jour suffit sa peine. L'essentiel est que nous parvenons au but et la joie qu'apporte cette œuvre construite à côté de celle de voir nos enfants grandir dans un bon climat d'amour, de travail, de courage, l'emporte de loin sur toutes les difficultés de toutes ordres que nous avons ou que nous pourrons avoir. L'essentiel aussi, n'est-il pas vrai – est de faire tout avec amour et foi, d'avoir bien dans la tête ce que l'on veut faire et une fois l'idée maîtresse en marche, d'aller de l'avant, de passer les obstacles, d'arriver coût que coût au but. "A vaincre sans péril on triomphe sans gloire". Le bonheur que chacun cherche, une grosse part vient de lui-même, le reste vient par surcroît. Courage donc et en Avant!

Je pense bien à vous trois qui encore cette année n'avez pas été gâté et les épreuves ne vous manquent pas. Je regrette, nous regrettons souvent d'être si loin de vous, car nous pourrions vous être si utiles. En ce qui me concerne j'ai fait si peu pour mes parents et c'est une de mes peines intérieures. On suit sa vie, on fait sa vie et puis dans son tourbillon on en oublie certain devoir essentiel. C'est très gentil de votre part de si bien penser à nous et de vous proposer, mais combien notre joie serait grande aussi de pouvoir vous aider, car au déclin de la vie, n'est pas normal que l'arbre devenu fort qui a tant été soutenu lorsque cela était nécessaire, soutienne à son tour ceux qui sont autour de lui.

Je laisse la place à Marcelle. Je termine par d'affectueux baisers à vous trois et meilleures pensées.

Joyeux Noël qui est bientôt.

Roland

Merci à Anny, Théa, Odilia, Marie pour la splendide carte qui m'a remplie de joie et profondément touché.

Roland

Cher Theys, chères Théa et Odile,

Votre lettre Theys fut un réconfort pour Roland et une joie pour tous, merci.

Que vous avez dû être inquiets, chère Théa, cher Theys, pendant la maladie d'Odile. Nous sommes heureux qu'Odile ait retrouvé sa vitalité et nous la félicitons pour son bon travail scolaire. M.F. ne semble pas encore avoir compris elle prépare son brevet en fin d'année avec peu d'enthousiasme et de courage – Philippe fait de bonnes études et les 2 petits travaillent aussi conscieusement –

Pour tous, je vous embrasse bien affectueusement.

Marcelle

Verblijfplaats: Amsterdam, Bijzondere Collecties UvA