MATTHIJS VERMEULEN

Donald Van der Meulen

aan

Matthijs Vermeulen

Parijs, 11 juli 1951

Paris le 11.7.51 –

Cher Thys, chère Théa, chère Odile –

J'ai bien reçu ta dernière lettre qui m'a très touché. Les gentilles photos de ma petite sœur m'ont beaucoup plu – Quand reverrai-je ce petit trésor?

Le contenu de ta lettre m'a beaucoup touché aussi – je pense beaucoup à toi Thys, à vous, je voudrais bien pouvoir vous aider. J'y pense –

Ainsi les nouvelles de Louveciennes sont le passage d'Anny ça vous le savez elle est maintenant à Bailly; je suis allé hier soir en bicyclette avec Trudi pour essayer de la voir mais il était trop tard tout était déjà fermé et il n'y avait pas de sonnette – Nous sommes passés par la forêt de Marly: souvenirs de nos balades d'autrefois, l'autostrade Marly-le roi – L'air frais d'un soir d'été où le parfum de la vache régnait –

Un autre passage la mère de Trudi, Annseli, est là – elle est arrivée Samedi dernier pour les vacances: 2 mois. Trudi est heureuse dans son petit grenier qu'elle a remis à neuf toute seule pour l'arrivée de sa mère. Elle a repeint la cuisine, mis du papier peint partout [–] tout ça en 1 semaine [–] elle était fourbue comme tout, travaillant nuit et jour pour arriver à son but: un petit nid propre et sympathique la cuisine verte et blanche – le studio vert la chambre des enfants bleue! Enfin elle est heureuse elle ne pense momentanément pas à quitter Louveciennes – Le jour de l'arrivée de la belle-doche arrivaient quelques meubles à 6^H du soir pour clore son bonheur – Clarisse et Norbert sont heureux aussi – Elle a reconnu sa bonne mémère et lui a trouvé un troisième être à qui confier ses petits chagrins, ses joies, ses angoisses. Lui qui pleurait quand il était seul avec Anny s'est habitué en quelques heures à sa grand-mère qu'il ne connaissait pas plus. Le beau temps règne – la joie aussi –

Cette année je ne prends vraisemblablement pas de vacances – J'ai du travail, j'ai besoin d'argent, je suis physiquement, on peut dire, florissant (92 kg –) en somme je vais continuer mon repos –

Alors en vous souhaitant que vous vous portez tous bien je vous embrasse bien fort et tendrement

Donald.

toujours pas de photo – ça viendra