MATTHIJS VERMEULEN

Matthijs Vermeulen

aan

Donald Van der Meulen

Amsterdam, 3 september 1948

Amsterdam

Heerengracht 330

le 3 sept. 1948

Mon cher petit Donald,

En rentrant hier de nos vacances trop courtes, j'eus la vive joie de trouver ici tes quelques mots du 26 août, accompagnant les deux photos de Clarisse. Il était arrivé aussi une petite lettre très gentille de Trudi, écrite le jour avant le premier anniversaire de ton mariage, et qui contenait aussi un portrait de "ton rejeton", celui fait en largeur, sans la petite main qui a l'air d'essayer un clavier!

Tous deux (Thea et moi) nous y avons trouvé des qualités étonnantes et sûrement admirables pour une enfant de onze mois. Nous nous sommes dit qu'elle doit être très intelligente, très éveillée, très espiègle et en même temps rêveuse, très affectueuse et attrayante, bien développée, bien nourrie, bien saine, sensible et rieuse, qui regarde son monde déjà d'un œil personnel et compréhensif, enfin un bébé modèle pour ainsi dire, dont père et mère peuvent être contents et aimer avec un profond sentiment de reconnaissance les dons et la présence.

Puisqu'elles te tiennent compagnie je te renvoie les deux photos, en gardant celle qui nous a été offerte par Trudi. Fais-lui nos compliments. Que Clarisse n'ait pas souffert de vos épreuves est grandement à son honneur. Elle a été malgré son jeune âge une mère parfaite, bonne et vaillante.

A peine j'avais exprimé (dans ma lettre de Heerde) le désir d'avoir une idée de la gentille frimousse de ta Clarisse, et il est déjà rempli! Merci beaucoup.

Dans la lettre de Trudi il n'y a pas encore trace des deux paquets que nous avons expédiés. Il y a certainement de nouveau du retard.

Je n'ai pas le loisir aujourd'hui pour une longue lettre. Pour cela j'attendrai ta réponse à la mienne de Heerde, où nous avons eu encore quelques beaux jours. Félicitations pour ton entrée en convalescence. Courage avec ton filet aux nombreuses mailles. Ça doit être quand même intéressant de savoir comment ça se fabrique. L'autre été nous sommes souvent passés, en nous promenant, dans des villages où les habitants faisaient (avec une sereine patience) leurs filets de pêche, et ça l'intriguait alors vivement.

Donc à bientôt. Nous t'embrassons très fort, et nous pensons beaucoup de bien de toi, de ta chère Trudi et de ta chère Clarisse.

ton

Thys

Verblijfplaats: Amsterdam, Bijzondere Collecties UvA