Ernst Levy–
aan
Matthijs Vermeulen
Parijs, 6 augustus 1925
Mon vieux,
Patience encore!
J'ai écrit plus de lettres pour toi que j'ai jamais écrites pour moi-même!
Tu me demandes comment j'entends "me soutenir". Eh bien, c'est simple: En ne pas disqualifiant mes démarches par un démenti intempestif! Mon vieux, tu sais que je te comprends, tu sais qu'en principe je te donne raison; néanmoins tu sais que j'ai prédit la crise actuelle il y a longtemps – Et vois: Toi, qui ne voulait pas travailler 8 heures pour "gagner" (....?) ton pain, tu travailles maintenant autant dans le ménage encore plus inutilement!
Donc voici comment j'entends "me soutenir": Si je te trouve une "occupation" (quelle belle expression!), accepte-la, sans rien dire. Cela nous donnera le temps pour régler la question de tes dettes et pour te trouver mieux. Naturellement il se pourrait que tout de suite il se trouve quelque chose de merveilleux − mais il faut plutôt voir les choses en un peu [trop?] foncé.
J'ai reçu une lettre de Reinhart1 avant qu'il n'ait lu tes œuvres; j'en attends une autre, quasiment décisive. Mais je n'ai pas mis tout sur cette carte: J'ai écrit à Nadia B. d'une manière qu'elle ne pourra pas s'échapper; en plus j'ai envoyé une lettre à un ami et je vais maintenant écrire à Romain Rolland.
Dis mon merci à ta femme pour sa lettre. Toi, mon vieux, je te serre la main bien fort
Ernst Levy
Je te tiendrai au courant!
Si de ton côté tu voulais faire quelque chose, écris donc un mot à Mr. Piazza (19 Rue Bonaparte) en le remerciant et en lui demandant si ses démarches n'ont pas eu de succès!
[op achterzijde datum ontvangst in hand van MV:] Reçue 7-8-25
Verblijfplaats: Amsterdam, Bijzondere Collecties UvA